Les Ouled Attia et les Beni Foughal de Guelma: une 'colonisation indigène'

J'ai trouvé dans ' l'Annuaire Historique Universel ou Histoire Politique pour 1845', de A. Fouquier, des détails au sujet de la tribu, relatifs au phénomène de 'colonisation indigène' (page 178 de l'appendice, tout à la fin du livre): le livre nous fournit un peu plus d'informations sur les Ouled Attia et les Beni Foughal de Guelma:



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Il peut être bon d'étudier sur le sol même et chez les indigènes la manière dont se sont établies les colonies libres sous la domination turque.
Les exemples de colonies libres sont nombreux en Algérie.
Dans la province de Constantine, presque toutes les tribus qui habitent la partie du massif méditerranéen voisine de la mer ont des colonies dans la partie supérieure des vallées. Ces colonies doivent leur formation à de pauvres gens qui, ne trouvant pas d'ouvrage dans les montagnes, émigrèrent à diverses époques, et allèrent dans les plaines louer leurs bras aux tribus riches qui les habitaient. Amassés avec économie, les faibles produits de ce travail leur permirent de devenir propriétaires; ils appelèrent alors autour d'eux toutes les émigrations du pays natal, et fondèrent, sous le nom patronymique de la métrople, de nouvelles tribus.
C'est ainsi que les Ouled Aïçah, qui habitent le cap de Seba Rous au piel du Djebel Goub, ont une colonie dans la vallée de l'Ouad el Guebli (rivière de Kollo).
C'est ainsi que les Oulad Atiah, situés aussi au cap Seba Rous, ont une colonie considérable sur la route de Philippeville à Constantine, dans la vallée supérieure du xxxx( illisible - Safaf?), une autre sur l'Ouad Ziad, et une troisième à Aïn Morkha; ces deux dernières sont contigües au lac Fzara, près de Bône.
Le cercle de Guelma est lui-même une agglomération de tribus-colonies, venues, les unes des environs de Djidjelli, dans le massif Méditerranéen; les autres des pentes de l'Aurès, dans le massif intérieur. Aussi les noms des principales tribus se retrouvent-ils dans le cercle de Guelma: tels sont, pour l'Aurès, les Beni Oudjana, les Achêch, etc.; pour les environs de Djidjelli les Beni Foughal, les Beni Kaïd, les Beni Ahmed, les Beni Hacen, etc.


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Ce texte a le mérite de donner des détails sur certaines 'sous-tribus' - Féraud dans son 2e article sur la Karasta survole assez rapidement le sujet.

On notera toutefois que Féraud indique que ce sont des tribus riches ou favorisées par les turcs qui ont 'projeté' certains de leurs membres sur des zones cultivables, pour sécuriser certains circuits d'approvisionnement. Fouquier parle lui plutôt de fellahs louant leurs bras, mais son assertion semble relèver plutôt de la supposition... La version de Féraud sur ce point est beaucoup plus étayée, en tout cas en ce qui concerne les Beni Foughal: il ne faut pas oublier que l'exploitation de la Karasta conférait des privilèges à la tribu. De plus Féraud a rédigé ses articles en s'appuyant sur beaucoup de documents qui lui furent montrés en particulier par les Mokrani - il est peu probable que Fouquier ait approfondi autant son étude.

Sur la suite des pages 178 et 179, l'auteur indique cite certaines tribus-colonies qui ont leur 'tribu-métropole' au Maroc, voire dans le sahara Marocain. Si la légende orale des Beni Foughal dit vrai, alors il ne nous reste plus qu'à identifier la 'métropole' marocaine d'origine de la tribu...et espérer comprendre un jour si les Beni Fourhal du Maroc sont eux aussi une colonie de la même métropole ... Sacré programme!

Dans le même registre, en page 179, on trouve ainsi un texte qui m'intrigue assez:

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La province d'Oran présente en général moins de traces de déplacements que les deux autres.
Cependant, on en retrouve encore quelques-unes.
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Les Ouled Atiah et les Beni Mengouch Thata, situés à l'extrême frontière le l'Algérie, au point où commence la côte du Maroc, sont deux colonies des Beni Snacen, tribu du Maroc.
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Or les Beni Snacen au Maroc habitent près du Djebel Fourhal... Est-ce une simple coïncidence? Qu'en pensez-vous?
Y a-til un rapport entre ces Ouled Athia et les Ouled Athia de la région de Jijel?



Références
Annuaire Historique Universel, ou Histoire Politique, pour 1845
A Fouquier / C.L. Lesur
Editeur: Thoisiner Desplaces, Paris, 1847
Ce livre fait partie de la bibliothèque numérique Google Books- l'original se trouve à l'Université du Michigan.
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(le texte en question ne figure que dans la version ci-dessus. Attention: cet annuaire était édité régulièrement, vous trouverez donc xxx versions selon les années d'édition sur Google Books, les contenus sont très différents et les appendices totalement différents)